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Bourses déliées design 2023

Elsa Audouin, Lison Christe, Charlotte Eynard, Sophie Fellay, Céline Nidegger et Bérénice Noël sont les 6 lauréates 2021 et 2022 des Bourses HEAD du FCAC, domaine Design. Du 17 au 26 novembre 2023, nous vous invitons à découvrir leurs projets dans le cadre professionnel des Design Days.

La 14ème édition des Design Days propose un parcours dans la ville : l’exposition des Bourses déliées Design se tiendra ainsi en Vieille-Ville, chez POLOMARCO (galerie et agence de consulting en marketing digital et graphic design, Grand-Rue 5, 1204 Genève), qui accueillera également à cette occasion le Prix USM Design Grant. Le commissariat et la scénographie de l’exposition sont assurés par l’équipe de POLOMARCO, les artistes et la HEAD – Genève (Nina D’Elia et Charles Cuccu).

Le vernissage des Bourses déliées Design aura lieu le jeudi 16 novembre 2023, de 18h30 à 21h30, en présence des designers !

Depuis de nombreuses années, le Fonds cantonal d’art contemporain offre des bourses aux créatrices et créateurs issu-e-s de la Haute école d’art et de design dans l’année académique qui suit leur diplôme, dans le but de soutenir leur engagement dans une carrière artistique. Les artistes plasticien-ne-s ou designers-euses sélectionné-e-s réalisent un projet dont la diffusion est assurée par le biais d’une exposition.

Le FCAC et la HEAD – Genève poursuivent leur travail de soutien aux alumnis de l’école en confiant à l’un-e d’entre eux le design graphique et l’animation des Bourses déliées. Pour l’édition 2023, l’invitation numérique a été réalisée par Léo Monnet. Depuis 2020, le FCAC, en partenariat avec la HEAD – Genève, invite de plus un-e professionnel-le de l’art à écrire un texte critique sur la pratique de chaque lauréat-e ; les textes intégraux sont à découvrir ci-dessous.

Informations sur les lauréat.e.s

Elsa Audouin
@elsa_audouin

Le bois est devenu une passion pour Elsa Audouin. Son processus de design prend sa source dans une pratique d’atelier et développe une approche écologique. Elle collecte les rebuts boisés du secteur de la construction et du mobilier, qu’elle revalorise grâce à l’assemblage hybride de diverses essences indigènes et exotiques. La révolution des outils de production numérique lui permet d’adapter le dessin de chaque découpe, pour une réalisation en série, de formats toutefois variables, des objets uniques, porteurs d’une histoire. La rapidité et la précision des machines donnent un nouveau souffle au travail de marqueterie et de décoration jusqu’alors cantonnées à l’ébénisterie d’art. [Elizabeth Fischer]

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Lison Christe
http://lisonchriste.ch
@lison_christe

Dans les nombreux environnements sonores de Lison Christe, plusieurs voix prennent la parole simultanément. Les spectateur.trice.s deviennent des acteur.trice.s, dans un jeu de rôle où les gens s’observent mutuellement tout en nourrissant la narration de leur propre interprétation. Elle écrit, en effet, ses programmes pour les autres, mais traite chaque visiteur.euse comme un individu à part entière. Comme dans la dramaturgie d’une pièce à plusieurs personnages, dont les protagonistes sont les marionnettes, l’artiste tire délicatement les fils à travers ses décors. Ses œuvres sont des chorégraphies mettant en scène le théâtre de la vie quotidienne, dansant sur un fil entre tangible et numérique. [Stefan Kaegi]

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Charlotte Eynard
@charlotte.eynard

Avec l’accélération de nos modes de vie, se sont développés un mode d’alimentation rapide et tout un ensemble de « bons conseils » de plats sains mais faciles à préparer. On a progressivement oublié que la table est un outil d’échanges, de courtoisie, de rencontres et peut-être surtout d’expériences. Les arts de la table, développés pendant des siècles, se retrouvent peu à peu figés dans un usage simplifié. Charlotte Eynard a imaginé un véritable rituel de dégustation à travers le dévoilement successif de l’ensemble des contenants du repas. Ce dernier allie à parts égales des dimensions théâtrales, performatives, gustatives et sensorielles, digne d’un « humanisme de la table ». [Marco Costantini]

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Sophie Fellay
https://studioremo.com/
@sophiefellay
@studio.remo

Studio Remo est le résultat d’une remise en question qui débute dans les studios de l’industrie de la mode, au contact de ses maux. Le projet de Sophie Fellay est une réponse au rythme de production effréné de la mode et à son inattention aux origines de ses textiles. Fermement installée en Suisse romande, Sophie Fellay revendique la possibilité de faire mode en marge des grandes capitales. La transparence qu’elle s’impose la conduit à faire l’expérience de la transformation de ses matières : Studio Remo l’emmène jusque dans les alpages du Valais. Le résultat, ce sont des matières ennoblies, la laine en reine sous sa forme feutrée, des pièces à la fois sculpturales et cosy, et puis des guides d’entretien pour chacune de ses pièces, vouées à être portées, avec care, le plus longtemps possible. [Aude Fellay]

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Céline Nidegger
https://celinenidegger.ch/
https://celinenidegger.ch/kelvin-grade/
@die_neue_line

Agenda de sorties sous forme de site web dédié à la vie culturelle genevoise, Kelvin Grade réactualise à sa manière les pistes singulières proposées par les médias géolocalisés de l’art numérique des années 2000. Avec son interface cartographique simple et accessible, organisée grâce à une métaphore thermique, le projet de Céline Nidegger invite à la découverte des opportunités urbaines. Et cela, tout en fournissant de nouvelles manières de relier artistes, publics et lieux, sans recourir aux réseaux sociaux des multinationales mondialisées. [Nicolas Nova]

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Bérénice Noël
@berenicenoel

L’appartement de La Recluse. La conception d’un bijou, souvent assortie de celle d’un contenant dédié, qui tout à la fois protège et met en valeur, se voit ici augmentée à la considération du chaland lui-même : l’artiste accueille ce dernier dans un écrin – un appartement complet – tendant à faire de lui le joyau de la rencontre. Mise en abyme, vertige. L’artiste crée sa bulle de vie idéale et choisit – plutôt que d’essayer d’en sortir – d’y inviter le monde : atteindre le dehors en restant dedans, le principe est au cœur de sa démarche. Nombreux sont les artistes qui ont exploré l’art total appliqué à leur lieu de vie, mais Bérénice Noël va plus loin : elle en fait un projet affiché, assorti d’une dimension itinérante programmée sur la durée. Après Paris, qui accueille son premier appartement, suivront Genève, Milan et Londres, des villes qu’elle prévoit de visiter chacune sur plusieurs mois, calant sa présence autour de manifestations artistiques d’envergure. [Anne Baezner]

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