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Lauréat·e·s des bourses 2020 pour les diplômé·e·s de la HEAD – Genève

Afin d’apporter un soutien entre la sortie de l’école et l’engagement dans une carrière artistique, le Fonds cantonal d’art contemporain met à disposition, sous la forme d’un concours, des bourses réservées aux jeunes créatrices et créateurs issu·e·s de la HEAD – Genève dans l’année qui suit leur diplôme. Ces bourses d’encouragement se prolongent par une exposition des travaux des lauréat·e·s, ainsi que par une édition.

Parmi les divers dossiers de candidature soumis par les diplômé·e·s 2020 en Arts visuels et en Design de la HEAD, les deux jury distincts du Fonds cantonal d’art contemporain ont retenu les 8 projets suivants :

Arts visuels

La pratique d’Yvan Alvarez s’inscrit dans une banalité dont il en extrait des objets, gestes, voire des actions qu’il détourne de leur contexte ou de leur but initial afin de dépeindre une situation ou proposer un témoignage de notre époque. C’est ainsi qu’il conçoit des installations, sculptures, ou encore photographies, réalisées dans une économie de moyens et qui apparaissent comme des vestiges. Pour les bourses déliées, il projette une installation collaborative et in situ, composée de congélateurs

Giulia Essyad est une artiste et poète, née en 1992. Intéressée par le pouvoir de la représentation, elle pratique la vidéo, la sculpture, la photographie et l’écriture, ainsi que la performance, en direct ou enregistrée. En tant que native numérique dans un corps « de femme », Essyad explore les différentes formes d’aliénation qui accompagnent la consommation et la production d’images de corps, en ligne ou dans l’espace public. Récemment, sa recherche artistique l’a menée à des réflexions sur la fantasy et la science-fiction, en tant que creusets esthétiques d’autres temporalités.

Le travail de Vicente Lesser porte sur le patrimoine urbain. Sa pratique se développe principalement par les médiums de la sculpture, de l’installation et de l’édition. Sa méthodologie se déploie à travers une pratique de la promenade, observant les effets de la ville et de l’environnement sur les habitant·e·s et leurs pratiques. Il appréhende ainsi l’architecture à la fois comme une technologie de domination – ou de domestication – des corps, et comme une source d’inspiration formelle, créant des ombres, de la spatialité, du mouvement, tout autant que différents climats sociaux. Cultivant un intérêt marqué pour la provenance des formes et des matériaux et accumulant de nombreux échantillons, il fait naître de cette récolte un questionnement sur l’archive et la restitution.

La pratique artistique d’Henrique Loja s’appuie sur une recherche conceptuelle et plastique qui, par le biais de la sculpture, de la vidéo, de la peinture et de l’installation, se concentre sur l’état de crise générale et sur la façon dont ces événements se répercutent sur le Soi, les relations intimes et amoureuses. Il s’intéresse aux relations entre les éco-fictions, les futurologies spéculatives, l’économie durable et la culture numérique, d’une part, et l’autobiographie et les récits de passage à l’âge adulte, d’autre part. Sa pratique s’organise de manière non hiérarchique en activant des qualités informelles qui tissent une certaine convivialité entre les œuvres.

Les drapeaux sont des éléments textiles et graphiques participant à la construction de l’identité d’un lieu. Ils emploient des symboles, issus de l’histoire, du contexte géographique ou naturel, qui sont assemblés afin de déclarer une appartenance à un village ou un pays. La série de drapeaux d’Angeles Rodriguez, entièrement réalisés en maillons de céramique, donnent la possibilité de voir ces symboles d’un nouvel œil. Le matériau choisi vise à questionner la fragilité de certaines idées, piliers de notre système et de notre civilisation. De par sa modularité et son mode de fabrication, une toile en maillon de céramique inclut dans son propre processus de création la construction d’un système, l’idée de tissu social.

Design

Symbiosis est un film de Samy Bouard-Cart qui nous ramène à notre ancêtre commun avec l’arbre, et témoigne de l’évolution de nos deux espèces jusqu’à leur différenciation. Mêlant fait scientifique et fiction, cette fable offre un nouveau regard sur les arbres, mettant en lumière leurs extraordinaires pouvoirs et la nécessité de les protéger.

Un voilier est un bateau à voiles, propulsé par la force du vent. Historiquement, il fut le premier moyen de transport à moyenne et longue distance, transportant les marchandises, les passagers et le courrier. Dans une démarche de recyclage, Fanny Casano conçoit des objets pratiques et astucieux en voile de bateau entièrement fabriqués en Suisse, qui s’adaptent au changement du temps lors d’escapades nautiques ou de trajets quotidiens, grâce à d’ingénieux pliages.

Sofie Deckers développe une scénographie performée à partir d’archives, qui met en lumière la façon dont l’imaginaire des colons belges fut formaté et maintenu pendant la période du Congo belge (de 1908 à 1960). Ces puissantes représentations du passé colonial belge affectent encore notre perception jusqu’à aujourd’hui. En révélant les coulisses de ce processus de création d’image, le projet cherche à susciter une prise de conscience sur la façon dont ces représentations furent mises en forme dans le but de servir les intérêts du colonisateur.