Les travaux des six diplômé-e-s de la Haute école d’art et de design (HEAD – Genève) ayant reçu une bourse du Fonds cantonal d’art contemporain sont présentés dans le cadre des Design Days, du 25 au 28 novembre 2021. Le vernissage aura lieu le jeudi 25 novembre dès 18h, en présence des designers-euses.
Depuis de nombreuses années, le Fonds cantonal d’art contemporain offre des bourses réservées aux jeunes créatrices et créateurs issu-e-s de la Haute école d’art et de design dans l’année qui suit leur diplôme.
À l’issue d’un concours, les artistes plasticien-ne-s ou designers-euses sélectionné-e-s peuvent ainsi réaliser un projet personnel de recherche, et le diffuser par le biais d’une exposition et de textes critiques rédigés par des professionnel-le-s.
L’exposition programmée dans le cadre professionnel et valorisant des Design Days, présente le résultat des projets des volées 2019 et 2020 du concours, dont les lauréat-e-s sont : Helena Bosch Vidal, Sami Bouard Cart, Fanny Casano, Collectif Club Poisson (Emma Bruschi, Aurore Marquis, Marvin M’Tumo, Adeline Rappaz), Léa Debernardi et Sofie Deckers. L’invitation numérique de l’exposition a été réalisée par Enen Studio (Emilie Excoffier & Manon Schaefer).
Helena Bosch Vidal, The Very Thing for Ladies
« L’usage de sextoys dans le travail de design d’Helena Bosch Vidal et Laura Haensler relève d’une approche féministe des plaisirs. La performance évoque l’oppression historique des femmes par l’empêchement de la jouissance sexuelle, qui permet l’exploitation du corps en tant que force de travail – ce travail domestique dont les outils imitent, comme par accident, la structure des vibromasseurs. Cette proposition installe un regard sur la mise au travail non seulement des corps, mais aussi des instruments qui garantissent l’asservissement, soumis ici à un examen anatomique et musical. » [Saul Pandelakis]
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Samy Bouard Cart en collaboration avec Pau Saiz Soler, Symbiosis
« Symbiosis est un film sur la relation entretenue entre l’arbre et l’humain au cours de l’évolution. Il s’agit de la seconde œuvre de la série Fable of Landscape, dans laquelle Samy Bouard Cart prolonge sa méthode de bricolage de l’image (Homemade Fiction). Son travail peut se caractériser par trois concepts : « mythologie scientifique », « animisme technique », « perspectivisme technologique ». Dans Symbiosis encore le spectateur est invité à comprendre que le sacré (Gaïa, Hutukara a, etc.) est bien là, sous nos yeux : les dieux sont dans la cuisine. » [Victor Petit]
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Fanny Casano, Mets les voiles
« Mets les voiles est un projet de la designer Fanny Casano. Il est présenté comme un ensemble d’objets d’équipement qui s’apparentent également à des vêtements, par l’emploi exclusif d’un textile naval issu des rebuts de cette industrie. Les objets et vêtements ainsi conçus se transforment, varient, nous permettant notamment de pallier les contingences météo quotidiennes et de nous libérer des imprévus. » [Brice Genre]
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Club Poisson, CLUB POISSON, à contre-courant
« Le Club Poisson est un collectif pluridisciplinaire de designers qui dialoguent de pair à pair, façon cadavre exquis. Considérant la mode comme un art total, leurs créations se font vêtements, mais aussi mobilier, accessoires, sculptures : leur démarche créatrice est dictée par leur animal-emblème, le poisson. Symbolisant la liberté de mouvement qui guide leur démarche, il imprègne aussi l’esthétique de leurs productions, reflétant le savoir-faire artisanal de chaque designer, mis au service du commun. » [Claire Eliot]
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Léa Debernardi & Arnaud Chappuis, Mobulab
« La question est simple : comment faire tenir le mobilier d’un studio dans une boîte ? Mobulab est la réponse matérielle à cette question. Ce projet prend le mobilier au mot puisqu’il découle d’une réflexion sur la mobilité et le déménagement. Mobulab revient aux fondamentaux du design, à savoir le mobilier en kit, transportable par essence. Ici cependant, la logique n’est plus celle de la réduction des coûts, c’est plutôt celle de la durabilité et de l’attachement. » [Victor Petit]
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Sofie Deckers, Paysage Sauvage
« Sofie Deckers est une graphiste qui cherche à comprendre – et à faire comprendre – la construction des « clichés ». Paysage Sauvage est issu d’un travail sur les mythologies coloniales et la décolonisation de l’imaginaire. On pourrait l’inscrire dans la mouvance des post-colonial studies, quoique cette œuvre questionne plus fondamentalement l’objet-simulacre et l’hyperréalité, tels qu’analysés par Jean Baudrillard dans ses derniers écrits. Paysage sauvage interroge en effet le moment où l’image de l’Afrique ne cherche plus à représenter l’Afrique, mais à se substituer à elle ; lorsque l’image se simule elle-même et devient plus réelle que la réalité. » [Victor Petit]
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Exposition Bourses Déliées lors des Design Days
Pavillon Sicli – Rte des Acacias 45, 1227 Genève
Du 25 au 28 novembre 2021