Depuis de nombreuses années, le Fonds cantonal d’art contemporain offre des bourses réservées aux jeunes créatrices et créateurs issu.e.s de la Haute école d’art et de design dans l’année qui suit leur diplôme.
A l’issue d’un concours, les artistes plasticien.ne.s ou designers sélectionné.e.s peuvent ainsi réaliser un projet personnel de recherche, et le diffuser par le bais d’une exposition et d’une édition dont la conception graphique a été confiée cette année à Emilie Excoffier.
Les travaux des lauréat.e.s en Arts visuels sont présentés chaque automne à Halle Nord, et mis en scène par les artistes en dialogue étroit avec Carole Rigaut, directrice artistique.
Parmi les diplômé.e.s 2019 de la HEAD – Genève, un jury spécifique a retenu les projets suivants :
Tomas Baumgartner explore la façon dont on perçoit et interprète les objets, l’espace et les installations en fonction de notre mémoire, de notre imagination et d’un contexte narratif. Il conçoit ses œuvres comme point de départ et de bascule nous appelant à reconstituer une hypothétique action. Ses petites sculptures murales s’inspirent d’éléments de mobilier de rangement, dont les formes nous font penser à des éléments utilitaires.
Brigida Bocini s’intéresse à la frontière entre l’organique et l’artificiel, en étudiant notamment l’image photographique amateur. Son projet d’édition rassemble un corpus d’images trouvées recadrées et mises en corrélation narrative; elle y interroge l’imaginaire collectif qui associe les pupilles rouges à une altérité inquiétante, telle qu’elle apparaît notamment dans le monde de la science-fiction.
Virginie Descamps et Nicolas Mazzi produisent des objets inspirés du design, dont ils questionnent le statut, l’usage, les modes de production, de présentation, et les codes formels. Ils présentent une suite de pièces murales colorées, reliefs ou peintures en trois dimensions, en métal, textile et bois, reliées visuellement entre elles dans une combinatoire ludique.
Aurélie Blanchette Dubois associe divers mediums, peinture, installation, mobilier gonflable, vidéo, performance, transfert photographique, texte, etc. Elle revisite ses questionnements sur la rétention et la contrainte dans une vidéo qui présente les questions de hiérarchie et d’échanges sociaux comme un flux de négociations entre l’individuel et le collectif.
Dans sa pratique du dancehall, danse populaire jamaïcaine, Juliette Gampert combine son intérêt pour l’émancipation féminine et une recherche sur ses origines paternelles. Ses trois vidéos reprennent l’installation immersive qu’elle a conçue à partir d’images de soirées et d’interviews de danseurs qu’elle a tournées à Kingston.
Dans leurs environnements vidéo associant des ready made, des documents open source et des performances filmées, Douna Lim et Théo Pesso explorent les rapports entre le sujet et son milieu, les conditions d’apprentissage du langage, et les liens complexes que l’humain entretient avec l’intelligence artificielle.
Les tableaux de Gabriel Nunige révèlent un univers pictural très singulier, par ses sujets, ses cadrages, sa palette et sa touche. Figures et matières semblent se métamorphoser sous nos yeux, dans des compositions instables et fluides. Son projet autour de St Christophe aborde ce sujet iconographique séculaire dans un esprit joueur mêlant sérieux et grotesque, citation classique et liberté contemporaine.
Les sculptures et installations de Paulo Wirz associent les matériaux les plus divers, parfois périssables, bois, terre battue, feutre, verre, fruits, savon, disposés souvent sur des plateaux au sol ; elles semblent issues de rituels magiques ou de jeux étranges, susceptibles de transcender la mort et la déliquescence. Des thématiques étonnamment voisines semblent habiter ses photographies, dont il aborde à nouveau la pratique après quelques années d’interruption.
Exposition Bourses Déliées Arts visuels 2020
Halle Nord – Place de l’île 1, Genève
Du 9 octobre au 1er novembre 2020
Week-end GENEVE.ART – samedi 31.10 & dimanche 01.11.20, 11h-18h